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Slowl'histoire  
rayondelun3
rayondelun3 | 🇫🇷 France

Je n’ai jamais su m’y prendre pour aborder les gens, et je ne me suis jamais considérée comme suffisamment attrayante, intéressante pour parvenir à échanger avec quelqu’un, parvenir à rencontrer des personnes nouvelles de moi-même. Qu’il s’agisse des soirées, des fêtes en tout genre où il m’arrivait d’aller ou bien une réunion entre amis à laquelle on m’avait trainée je n’arrivais pas à me sentir à l’aise ni à me dire « sois toi-même et ça ira, parle ». Je ne parlais pas.

Je suis allée sur des forums à la recherche de contacts, des personnes qui ne m’en demanderaient pas trop mais avec qui je pourrais parler de n’importe quoi sans avoir peur ; l’anonymat me cachait, on ne me voyait pas, et je ne voyais pas les autres… Mais les forums peuvent être dangereux, les applications de rencontres aussi, et il y avait quelque chose avec le physique que je trouvais trop dur, et toujours des types qui essayaient de draguer lourdement ou qui n’avaient pas de bonnes conduites. Je finissais souvent par disparaitre de ce genre de réseaux, dégoutée, blessée, encore plus apeurée. Je ne pouvais pas parler.

Un jour j’ai découvert Slowly. Un joli design, un concept que je n’avais vu nulle part ailleurs : c’était comme échanger des lettres mais via Internet. Je l’ai téléchargé, j’ai découvert une très belle interface, et ensuite, de belles personnes.

J’ai commencé à écrire, moi qui aimais tant écrire, de longues lettres à des personnes d’un peu partout qui me répondaient en général, et même les lettres sans réponse ne me laissaient pas frustrée ou amère. Je jetais des bouteilles à la mer et ça m’allait, c’était réconfortant.

J’ai été moi-même, j’étais moi-même dans les lettres que j’écrivais, je parlais de choses que je gardais pour moi, j’ai grandi, les années sont passées et je disparaissais à nouveau parfois, je prévenais mes correspondants quand j’avais besoin de pauses. J’ai pu en retrouver certains après, d’autres ne m’ont plus jamais répondu.

Il y a quelques années un diagnostic est finalement tombé :  » vous êtes bien malade, cette maladie invisible, la dépression « , j’ai dégringolé pendant longtemps, j’étais seule, je ne trouvais pas de soutien, pas de réconfort, pas d’échappatoire, je ne savais pas à qui parler, j’avais l’impression de ne plus parvenir à parler. Mon corps était, au fur et à mesure, aussi bousillé que mon cerveau, je me tuais à petit feu, je m’éteignais, je sombrais c’était si terrible. Tous ces troubles, toute cette peine et cette solitude qui n’en finissait pas.

Et puis j’ai téléchargé à nouveau l’application, j’ai reçu des lettres, je ne préférais pas parler de mes problèmes, j’estimais ça trop lourd et déprimant, alors je parlais d’autres choses, je me forçais à me rappeler ce que j’aimais faire, ce que je trouvais beau. Cet exercice m’a aidé, j’écrivais sur la nature, sur les livres qui m’avaient bouleversé, sur la poésie… J’écrivais sur les fruits que j’aimais, sur la chaleur du soleil et quand il m’arrivait d’évoquer combien la nuit me semblait froide et terrifiante alors on me rappelait que j’aimais le soleil, et qu’il se lèverait le lendemain, au moment où je lisais la lettre.

J’ai échangé tant de lettres, tant de mots, et j’ai lu tant d’histoires, tant de fragments de vies. Je me suis attachée à certains de mes correspondants, je me souviens d’Haroun, que j’aimais beaucoup – c’était il y plusieurs années, et depuis plusieurs mois j’ai bien d’autres correspondants dont Mathilde qui est l’une des personnes les plus merveilleuses avec qui j’ai pu échanger ; ces gens formidables je leur souhaite le meilleur dans la vie.
Je tiens le rythme maintenant, je prends presque plus de pauses, j’écris avec plaisir. J’ai l’impression que ça m’a aidé à m’améliorer, ce qui est sûr c’est que j’ai repoussé mes peurs.

Il y a tant à apprendre des autres, et on a tant à offrir parfois. Je continue de jeter des bouteilles à la mer, et je suis encore surprise que cette bouteille soit vidée de son contenu, rempli d’un autre et renvoyée à l’envoyeur.

Il y a des lettres qui sont comme des rayons de soleil et qui continuent de rayonner dans mon cœur.

Slowly est une application que je trouve merveilleuse, merci.

Je ne me sentirai plus jamais seule.
Je voudrais terminer de la même façon que je termine mes lettres,

 » – Tendrement,

– Lisa. « 

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